Historie

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Jusqu’en 1890, Finkerwerder, une petite île sur l’Elbe (près de Hambourg en Allemagne) possédait la plus grande flotte de pêche de tout l’Empire germanique. Malheureusement la concurrence avec les nouveaux bateaux à vapeur obligea la flotte de Finkenwerder à pêcher, même en hiver, en haute mer, ce qui causa de nombreuses pertes en vies humaines. De 1885 à 1970, la flotte a perdu en tout 97 cotres francs et presque toujours les équipages au complet.
Au début, la forme du ewer typique était un bateau de pêche à fond plat, aux côtés raides et avec des bouchains aux angles très pointus. Puis il a évolué d’une sorte de cotre franc-ewer en un typique cotre franc de pêche de Finkenwerder. De cette sorte de bateau, deux seulement existent encore : l’ASTARTE, LANDRATH KÜSTER et le PRÄSIDENT FREIHERR VON MALTZAHN.
Le MALTZAHN fut construit en 1928 par la Sietas à Cranz (également située sur l’Elbe, près de Hambourg) à la demande des pêcheurs Fock et Holst. Il doit son nom au Président de la flotte de pêche de l’Association de Pêche de Ruegen qui fut tué dans un accident d’avion, dans l’exercice de ses fonctions.
Les pêcheurs Fock et Holst deux beaux-frères très proches gérèrent le bateau comme entreprise familiale mais sans succès. En 1933, le bâteau dut être vendu aux enchères. Le MALTZAHN devint la propriété du pêcheur de Cuxhaven, Jonny Lohse, et ce pendant 28 ans.
Pendant cette période le MALTZAHN subit des transformations. Le Capitaine Lohse installa un nouveau moteur et en 1936 fit fermer la cale et installer une chambre frigorifique.
Pendant la Seconde Guerre Mondiale, le MALTZAHN, a cette temps portant le n° NC274 de la flotte de pêche, et tout son équipage entrèrent au service de la Marine allemande. Le bateau servit en mer Baltique comme bateau anti-mine. Au moment de la capitulation des forces armées allemandes, le MALTZAHN fut amarré à Cuxhaven et échappa ainsi aux destructions liées à la guerre.
Après la guerre, il fallut reprendre les activités de pêche et à la fin des années 50, le MALTZAHN pêchait le thon en mer du Nord. Malheureusement, en 1961, Jonny Lohse mourut. Son frère prit la relève pendant encore quelques années mais finalement le bateau fut vendu au Yachtclub de Wischhafen, qui très rapidement céda le bateau à des marins du fleuve Spree. Ces marins scièrent le haut des mâts et retirèrent la fausse quille. A Berlin, le bateau fut complètement ravagé à l’intérieur et perdit ainsi ses cabines en acajou !!! Et puis l’argent vint à manquer. Trois ans plus tard, le bateau se retrouva de nouveau à Wischhafen. Un jour, à marée descendante, il se renversa et coula.
En mai 1981, Pieter Bieritz à Friedrikskoog en Allemagne, récupéra le MALTZAHN. Il voulut restaurer le bateau à ses propres frais. Il n’y parvint pas et la coque se détériora encore plus.
L’Association du Musée-Port de Oevelgönne (ADMP) voulait depuis longtemps faire l’acquisition d’un bateau en bois et c’est ainsi qu’en 1983 elle acheta, pour 5OOO DM, le MALTZAHN qui fut remorqué jusqu’àu Chantier Behrens à Finkenwerder. De 1984 à 1989, le bateau fut restauré et entretenu sous l’œil vigilant de Joachim Behrens, Chef de chantier par les ouvriers de l’ABMP et des membres de l’Association de Promotion ainsi que celle du Musée-Port.
Toutes les planches au-dessus de la ligne de flottaison ainsi que le pont ont été restaurés. Grâce à un don, un nouveau moteur a été installé et les armements du pont reconstruits. Hannes Benning a fabriqué les mâts et les espars, en pin Douglas, à Altenverder. MALTZAHN fut remis à l’eau le 15 avril 1989, just à temps pour le 800ème anniversaire du Port de Hambourg.
A présent, le MALTZAHN appartient et est entretenu par le Musée-Port Oevelgönne de Hambourg en Allemagne.
Le MALTZAHN fut depuis le début un voilier à moteur, au gréement limité et avec peu de voiles. Cela a changé car il n’y avait aucun doute quant à ses qualités de voilier. Par exemple on a copié les voiles et le gréement du cotre franc de haute mer, Louis und Emma, donnant au MALTZAHN 308 metres carrés de voilure sur un mât et demi. Ainsi en effet, le terme « cotre franc » est basé sur la forme de sa coque et non sur le plan de son gréement.